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Réponse du Guichet

Avatar par défaut gadji - Département : Société
Le 03/05/2024 à 18h10

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Commentaires 3

Avatar par défaut Commentaire de Blanche : Publié le 03/05/2024 à 18:40
Si il est reconnu à peu prés 68000 bureaux de vote en "France", il est clair que les primaires, avec 9700 bureaux, ont été un véritable balle trappe, ou cassage de figures... un dommage public, d'intérêt public. Il est clair que l tous les autres citoyens "lambda" ont vu "sauter" leur candidat, dans une totale inégalité des droits civiques puisque sans bureau de vote chez eux! Je ne comprends pas que les garanties, les verrous démocratiques, n'aient pas fonctionné! (Conseil d État, Conseil constitutionnel! )... illégitimité des choix pour tous!
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Avatar par défaut Réponse de gadji : Publié le 04/05/2024 à 11:05
La notice Wikipedia sur les primaires signale les questions soulevées à l'occasion de cette élection en citant notamment les interpellations du Conseil constitutionnel. Nous vous invitons également à consulter le bilan complet de cette primaire dressé par le think tank Terra Nova : Les primaires : une voie de modernisation pour la démocratie dont nous communiquons le lien dans la réponse précédentes (Autres ressources). Un article du Monde daté du 26 novembre 2016 par Remi Lefevre chercheur pointe ce qu'il appelle "l'illusion démocratique de ces primaires". Mais son analyse ne désigne pas le nombre de bureaux de vote : « Depuis quelques années, les primaires ouvertes, qui ne sont pas réservées aux militants, se développent comme mode de désignation des candidats dans de nombreux pays - l'Italie, l'Argentine, la France, le Royaume-Uni, l'Espagne. Il y a un effet de mimétisme : chacun s'inspire de ce qui se fait chez son voisin. Cela ouvre un droit nouveau aux sympathisants, invités à participer à un processus qui n'est plus confiné au parti. En cela, les primaires sont "démocratiques". Mais cette dimension démocratique est trompeuse. Si les partis ont adopté le système des primaires, ce n'est pas, en effet, pour donner plus de pouvoirs aux militants ou aux sympathisants : c'est pour trouver une solution aux problèmes de leadership qu'ils n'arrivent plus à régler eux-mêmes. Ces dernières années, les votes internes ont souvent été entachés d'irrégularités. On se souvient, en 2008, du congrès de Reims du Parti socialiste et de l'élection controversée de Martine Aubry au poste de premier secrétaire. On se souvient également qu'en 2012 le vote pour la présidence de l'UMP a ­débouché sur une bataille rangée entre Jean-François Copé et François Fillon. Face à ce discrédit, les primaires permettent, en toute "transparence", de produire un leader et de rétablir une forme de ­confiance. La primaire de droite n'est d'ailleurs pas ­officiellement organisée par Les Républicains (LR) mais par une "haute autorité" indépendante. Pour des partis affaiblis, les primaires sont donc autant un aveu d'impuissance qu'une stratégie de survie. Ils y voient cependant de nombreux avantages. Elles permettent de produire un candidat ­légitime alors que leurs militants ne sont plus ­assez nombreux, ni représentatifs de la société dans son ensemble. La procédure est en outre adaptée à une vie politique de plus en plus personnalisée et médiatisée. Elle offre, enfin, une rampe de lancement médiatique pour l'élection générale. Les primaires sont-elles pour autant la panacée? Rien n'est moins sûr. Le mythe fondateur des ­primaires en France est la victoire de François ­Hollande en 2012. S'il avait perdu l'élection présidentielle, il est probable que la droite ne les aurait pas adoptées. Depuis, une "primarisation" de la vie ­politique semble en marche, mais le processus n'est sans doute pas irréversible. [...] Une culture politique nouvelle. « En France, les primaires ont longtemps été considérées comme contraires à la culture politique et à l'esprit des institutions de la Ve République. Au PS, les primaires ont longtemps été jugées impensables car elles­ ­dépossédaient les militants de leur pouvoir d'investiture et entérinaient la présidentialisation du jeu politique. François Hollande, Martine Aubry ou Laurent Fabius y étaient d'ailleurs hostiles : ce sont plutôt les outsiders comme Arnaud Montebourg ou Manuel Valls qui y étaient favorables parce qu'elles rendaient moins décisives les ressources d'appareil et donnaient plus d'importance à la force de frappe médiatique. Si le PS a eu recours aux primaires, c'est parce qu'elles sont apparues comme le seul moyen, après trois défaites présidentielles consécutives, de sortir d'une compétition sauvage et de pacifier le parti. A droite, la situation est différente. Les militants ont traditionnellement moins de pouvoir : le leader du parti a vocation à être le candidat "naturel" à l'élection présidentielle. Pour Jacques Chirac, ce fut le cas. Pour Nicolas Sarkozy, ce fut plus compliqué : lorsqu'il a repris la tête de l'UMP, en 2014, il a cherché à réactiver cette culture bonapartiste et il a tenté de s'opposer, au nom de la légitimité du chef de parti, au principe des primaires adopté un an auparavant, alors qu'il était encore en retrait de la politique. Il n'y est pas parvenu. » Un renouvellement des élites? « Les primaires peuvent renouveler les élites : elles ont ainsi permis de faire émerger un Arnaud Montebourg en France, un Barack Obama ou un Donald Trump aux Etats-Unis. Mais, le plus souvent, elles contribuent à leur reproduction. Les deux finalistes ­socialistes de 2011 [François Hollande et Martine Aubry] étaient tous deux d'anciens premiers secrétaires du PS. Les finalistes de la primaire de droite sont des professionnels de la politique qui ont commencé leur carrière dans les années 1980. Le renouvellement des électeurs n'est pas plus évident : les primaires mobilisent plutôt un électorat politisé, informé, urbain, qui se saisit d'un droit qu'il n'est pas forcément facile de s'approprier. Pour se forger une opinion, les électeurs doivent en effet différencier des candidats d'une même ­famille politique, ce qui présuppose un niveau d'intérêt politique élevé. En réalité, les primaires ne bouleversent donc pas vraiment le jeu politique, qui apparaît de plus en plus fermé sur lui-même : il est replié sur ses jeux et ses enjeux propres. Elles tendent à renforcer les partis dominants, les seuls capables de mettre en place une logistique aussi lourde : grâce aux ­primaires, LR et le PS conservent leur pouvoir de ­labellisation des candidats. Elles constituent enfin, en France, un verrou de plus dans la présidentialisation des institutions : l'élection présidentielle est de plus en plus précoce et centrale. Il n'est pas sûr que la démocratie en sorte grandie. »
Avatar par défaut Commentaire de Blanche : Publié le 04/05/2024 à 13:21
Merci. Je soulignais juste que les primaires ont visibilisé une sélection aléatoire. Par manque de bureaux de votes, les finalistes, d'intérêt public, ont été manipulés par échantillonnage de territoires équipés ou non de bureaux, par échantillonnage surtout de votants sans appartenance "VERîFIÉE" au parti de chaque primaire, en recherche de leader. J ai vu des membres de partis opposés venir "casser" les candidats les plus "dangereux" pour affaiblir le parti opposé ... on connaît la suite... éreintage des viviers politiques...
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