Avez-vous des informations sur cette maison située dans le 1er arrondissement lyonnais ?

Pour vous répondre, nous avons consulté les plans parcellaires disponibles en ligne sur le site des archives municipales de Lyon. Malheureusement, ils ne remontent pas aussi loin que la construction elle-même, de ce fait, l’histoire de cet immeuble demeure en partie mystérieuse.

Voici toutefois, ce que l’on peut en dire:
La maison située au 1 quai Saint Vincent qui a aussi porté les noms de quai d’Halincourt et quai des Augustins au fil des siècles, est implantée le long de la montée Hoche (qui correspond au sentier qui longe les remparts de la ville). Elle située également proche de l’ancienne porte d’Halincourt qui permettait la perception de l’octroi.
Sur les plans parcellaires disponibles sur le site des archives municipales de Lyon, on peut noter que ce bâtiment est présent en 1880. La famille Magnan en est propriétaire. En 1926, c’est la famille Bourret, en 1977, une Madame Rimbaud.

Pour remonter dans des époques plus lointaines, vous pourrez vous reporter au fonds Joseph Pointet disponible aux Archives municipales de Lyon.
Vous pourriez également interroger l’association Sauvegarde et embellissement de Lyon (SEL), qui organise notamment une balade sur le quai Saint Vincent et qui par ailleurs pourra peut-être vous renseigner sur les ferronneries qui ornent une des fenêtres.

Pour ce qui est de l’histoire plus récente, un petit tour sur Google Maps nous permet de voir que l’immeuble est abandonné depuis au moins 2008.

Dans un article du Progrès du 22 août 2018, on apprend que des migrants de nationalité bulgare et roumaine ont été expulsés du squat qu’ils avaient établi au 1 quai Saint Vincent.

Source: Expulsées d’un squat mardi, 45 personnes campent toujours place Sathonay.

Au sujet du même évènement, un article de Rue 89 donne plus de détails :

L’immeuble dont ces familles ont été expulsées appartient en indivision à un propriétaire privé et à la Métropole de Lyon. Selon le collectif «Ouvrons les yeux» le propriétaire serait sur le point de le vendre entièrement à la Métropole, ce qui aurait accéléré le processus d’expulsion.

La Métropole de son côté ne confirme pas l’information. Elle a motivé sa demande d’expulsion par une procédure de péril. Il s’agit d’une mesure de sécurité, prise suite à une expertise concluant à la dangerosité de l’immeuble. Des fragilités d’un plancher au 1erétage et d’une poutre au 3eauraient été constatées. La Métropole indique également que l’état de délabrement du bâtiment n’est pas récent :

«depuis 2006plusieurs tentatives d’accompagnement des différents propriétaires pour réhabilitation sont restées sans suite».

Source: Dans l’attente d’un relogement des familles occupent la place Sathonay. Khadidja Douga. Rue 89 Lyon, 29 août 2018.

Le bâtiment a depuis été réhabilité, sans doute sous l’impulsion de la Métropole.

Sur le Plan local d’urbanisme et de l’habitat le bâtiment est quadrillé par des lignes rouges, ce qui correspond dans la légende de la carte à «emplacements réservés pour ouvrage public ou installation d’intérêt général».
Nous ne sommes pas en mesure de vous dire plus sur la destination de ce bâtiment. Pour en savoir plus, nous vous invitons à contacter la mairie du 1er arrondissement.

Pour aller plus loin : 

La Saône au cœur de Lyon : deux mille ans d’histoire qui ont fait la ville. Bruno Voisin, Libel, 2014

Pont et quais de Lyon. Jean Pelletier. Editions lyonnaises d’art et d’histoire, 2002

Rues de Lyon. Louis Maynard. Editions des Traboules, 2003